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Bonjour,
On me signale qu'une discussion-polémique est en cours sur la liste "spéléos-fr" sur la pertinence des contrôles d'EPI.
Un des arguments (contre !) serait l'absence totale des accidents liés à des défaillances du matériel.
Je rappelle à ceux qui souhaiteraient dépasser le stade de la rumeur que des études statistiques existent sur les causes d'accidents, notamment à partir des données du SSF et de l'assurance fédérale.
Téléchargeables à partir d'ici :
http://www.ecole-francaise-de-speleolog … /index.htm
rubrique "documentation pédagogique"
Rémy Limagne
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Rémy Limagne a écrit:
Bonjour,
[...]
Je rappelle à ceux qui souhaiteraient dépasser le stade de la rumeur que des études statistiques existent sur les causes d'accidents, notamment à partir des données du SSF et de l'assurance fédérale.
Téléchargeables à partir d'ici :
http://www.ecole-francaise-de-speleolog … /index.htm
rubrique "documentation pédagogique"
[...]
Merci Rémy,
Ces statistiques vont en effet tempérer les positions sympathiques mais un peu rigides et trompeuses de nos "anarcho libertaires" dogmatiquement opposés à toute réglementation .
On notera que la typologie des causes ultimes apparemment non liées aux EPI peut parfois cacher une cause première ou contributrice en relation avec less EPI. Ainsi :
- un défaut d'utilisation du descendeur peut être causé ou au moins favorisé par un descendeur de modèle désuet ou en mauvais état (assorti à une formation insuffisante)
- une glissade, une chute en oppo ou escalade, peut être favorisée par des bottes mal adaptées ou usées
- etc..
Inversement des "ruptures d'agrès ou d'amarrage" ne sont pas toujours dues au matériel EPI lui même, et peuvent être parfois imputées au mauvais choix d'emplacement (formation insuffisante à l'équipement ?)
Il serait également intéressant que les lecteurs de ce forum fassent état des "presqu'accidents" sans doute encore plus nombreux que les "accidents aboutis", mais qui n'ont pas déclenché les opérations salvatrices et statistiques des commissions Secours et Assurances fédérales...
Dernière modification par BTH (13/06/2007 19:08:32)
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Synthèse :
1. Document "Les accidents spéléos, à partir des déclarations à l’assurance FFS", R. Limagne (novembre 2003) :
http://www.ecole-francaise-de-speleolog … ss-ffs.rtf
- glissades, chutes, etc. : 37 %
- chutes de pierre, d'objets, etc. : 26 %
- blocage, épuisement, etc. : 9 %
- erreur technique : 8 %
- ruptures agrès ou amarrages : 5 % !!! (pas de détail sur les types précis de ruptures)
- écrasement : 4 %
- gaz, explosion : 4 %
- plongée : 2 %
2. Document "Causes des accidents", R. Limagne (2001) :
http://www.ecole-francaise-de-speleolog … idents.rtf[/url]
- blocages, égarements, épuisements, etc. : 34 %
- chutes sans agrès : 33 %
- chutes de pierre : 9 %
- plongée, noyade : 8 %
- erreur technique, corde trop courte, etc. : 6 %
- problèmes physiologiques : 5 %
- ruptures agrès ou amarrages : 4 % !!! (en lisant en détail : aucun cas de rupture de matériel personnel, mousqueton, baudrier, casque, etc.)
- asphyxie : 2 %
Question :
En quoi la législation de contrôle des EPI peut-elle permettre une diminution significative des accidents vu que les causes majeures sont essentiellement des erreurs humaines (blocages, épuisement, égarements, chutes d'objets, etc.) et que la mise en cause du matériel n'entre que pour 5 % des cas ! Et encore il y a des ruptures d'amarrages (spits et amarrages naturels...) qui ne sont pas considérés comme des EPI et donc qui ne sont pas sujets à contrôle.
L'énergie nécessaire à gérer "dans les règles de l'art" les EPI serait bien plus utile dans notre monde associatif à :
- des actions de prévention et de sensibilisation afin d'être attentif à ce que fait le spéléo sous terre et à ses gestes,
- habituer les spéléos à modifier leurs objectifs lorsque la météorologie est défavorable,
- apprendre à manipuler correctement le matériel,
- faire des noeuds convenables en bout de cordes, etc.
Christophe PREVOT
Dernière modification par xtof054 (13/06/2007 18:45:53)
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xtof054 a écrit:
Question :
[...]
En quoi la législation de contrôle des EPI peut-elle permettre une diminution significative des accidents vu que les causes majeures sont essentiellement des erreurs humaines (blocages, épuisement, égarements, chutes d'objets, etc.) et que la mise en cause du matériel n'entre que pour 5 % des cas ! Et encore il y a des ruptures d'amarrages (spits et amarrages naturels...) qui ne sont pas considérés comme des EPI et donc qui ne sont pas sujets à contrôle.
L'énergie nécessaire à gérer "dans les règles de l'art" les EPI serait bien plus utile dans notre monde associatif à :
- des actions de prévention et de sensibilisation afin d'être attentif à ce que fait le spéléo sous terre et à ses gestes,
- habituer les spéléos à modifier leurs objectifs lorsque la météorologie est défavorable,
- apprendre à manipuler correctement le matériel,
- faire des noeuds convenables en bout de cordes, etc.
Christophe PREVOT
Merci Christophe d'avoir pris la peine d'extraire les données pertinentes citées par Rémy.
Il me semble que quelques "pour cent" d'accident en moins c'est déjà suffisant, d'autant que, comme je l'écrivais plus haut, d'autres types d'accidents non imputés aux EPI peuvent avoir des "causes secondaires" ou des "circonstances agravantes" liées aux EPI.
Les "presqu'accidents" seraient également à prendre en compte.
Enfin, je pense que l'approche concrète "entretien du matériel" peut être un point d'entrée, notamment dans un club, pour "dérouler" toute la problématique de la sécurité que tu a résumée ci-dessus.
A suivre
Dernière modification par BTH (13/06/2007 19:16:00)
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Personnellement, je suis d'acord à la fois avec xtof et BTH, qui ne se contredisent pas en fait.
* Des ruptures de matos (échelles, cordes...) sont bien recensées, mais il s'agit notamment d'équipements fixes
* Si on peut réduire cela, c'est bien, même si la réglementation est un moyen bien moins efficace que l'information
* Une recommandation formulée à la suite de cette enquête sur les causes d'accidents était "il faudrait commencer à apprendre aux spéléos à changer de bottes avant qu'elles ne soient lisses !"
Hélas, les bottes n'émargent pas aux EPI ! ;-))
RL
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Rémy Limagne a écrit:
[...]
* Une recommandation formulée à la suite de cette enquête sur les causes d'accidents était "il faudrait commencer à apprendre aux spéléos à changer de bottes avant qu'elles ne soient lisses !"
Hélas, les bottes n'émargent pas aux EPI ! )
Ben, dans mon boulot si !
Il faut dire qu'elles sont à bout renforcé pour éviter de se faire mal quand on laisse tomber sa massette sur ses pieds
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Rémy Limagne a écrit:
* Des ruptures de matos (échelles, cordes...) sont bien recensées, mais il s'agit notamment d'équipements fixes
Le fait qu'il s'agisse d'équipement fixes ne change pas grand chose.
Pour les échelles, elles ne sont pas EPI.
Pour les cordes, ce qui serait intéressant, c'est de savoir si des cordes bien installées (sans frottement) ont cassé à l'utilisation.
Rémy Limagne a écrit:
* Si on peut réduire cela, c'est bien, même si la réglementation est un moyen bien moins efficace que l'information
Pour ce qui est des ammarages, les ruptures ne sont-elles pas essentiellement dues à la roche, au spit, à la vis, à des AN voir à des mousquetons doigt ouvert ?
Combien des ces 15 accidents ont un rapport avec du matos trop vieux?
Rémy Limagne a écrit:
* Une recommandation formulée à la suite de cette enquête sur les causes d'accidents était "il faudrait commencer à apprendre aux spéléos à changer de bottes avant qu'elles ne soient lisses !"
Hé oui !
BTH a écrit:
Ces statistiques vont en effet tempérer les positions sympathiques mais un peu rigides et trompeuses de nos "anarcho libertaires" dogmatiquement opposés à toute réglementation.
Hé non ! elles ont d'ailleur servit de base à une opposition raisonnée à une réglementation qui tape à coté de la plaque.
Dernière modification par Jean Bottazzi (14/06/2007 10:18:50)
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Jean Bottazzi a écrit:
BTH a écrit:
Ces statistiques vont en effet tempérer les positions sympathiques mais un peu rigides et trompeuses de nos "anarcho libertaires" dogmatiquement opposés à toute réglementation.
Hé non ! elles ont d'ailleurs servi de base à une opposition raisonnée à une réglementation qui tape à coté de la plaque.
Salut Jean,
C'est peut être en partie à cause d'une interprétation discutable de ces statistiques que "l'opposition raisonnée" n'a pas été entendue
Dernière modification par BTH (14/06/2007 13:19:04)
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Heu ! les ruptures d'amarrages naturels, ça rentre dans quoi ??
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Ahahaha !!! Je présume qu'une bonne stalagmite qui tombe dans le puits doit rentrer facilement dans un casque "non homologué"...
Normalisons les stalagmites !
RL
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BTH a écrit:
C'est peut être en partie à cause d'une interprétation discutable de ces statistiques que "l'opposition raisonnée" n'a pas été entendue
Je ne comprends pas, expliques-toi.
Veux-tu dire qu'une interprêtation discutable de ta part explique ta difficulté à bien entendre ?
Dernière modification par Jean Bottazzi (14/06/2007 14:40:56)
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Jean Bottazzi a écrit:
BTH a écrit:
C'est peut être en partie à cause d'une interprétation discutable de ces statistiques que "l'opposition raisonnée" n'a pas été entendue
Je ne comprends pas, expliques-toi.
Veux-tu dire qu'une interpr'tation discutable de ta part explique ta difficulté à bien entendre ?
Non bien sûr
Je veux dire :
Si on a utilisé ces statistiques pour tenter de justifier que le matériel n'est pour rien (ou pour pas grand chose) dans les accidents et qu'on n'a pas besoin de l'aide d'une norme pour effectuer un suivi plus rigoureux, alors je comprends qu'on n'ait pas pu convaincre l'administration et l'équipe de normalisation .
Car pour moi, et visiblement pour quelques autres affreux procéduriers de la sécurité, ces statistiques peuvent aussi bien montrer le contraire.
Au lieu de perdre notre temps à nous battre contre des moulins, utilisons au mieux les outils administratifs disponibles, comme l'a fait le club qui a été audité récemment.
Dernière modification par BTH (14/06/2007 15:16:50)
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Comment veux-tu qu'on prenne au sérieux une norme qui fixerait une durée de vie à un mousqueton. C'est forcément de la connerie en barre quand ça s'applique un un matériel qu'on ne sait pas comment il vieilli. Au titre des EPI, dans notre activité spéléo, on mélange tout :
- les normes constructives
- les normes d'essais
- les contrôles
- les méthodes de contrôle
- la tracabilité
- la durée de vie
- le marquage
... les statistiques d'accidents et les presque accidents
C'est pas étonnant qu'on entend tout et le contraire de tout
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Salut François,
Amm a écrit:
Comment veux-tu qu'on prenne au sérieux une norme qui fixerait une durée de vie à un mousqueton. C'est forcément de la connerie en barre quand ça s'applique un un matériel qu'on ne sait pas comment il vieilli.
Sauf erreur, ce n'est pas ce que stipule le projet de norme.
Ce dernier demande à ce que les durées de vie données par les fabricants, ou à dire d'expert, soient respectées.
Amm a écrit:
Au titre des EPI, dans notre activité spéléo, on mélange tout :
- les normes constructives
- les normes d'essais
- les contrôles
- les méthodes de contrôle
- la tracabilité
- la durée de vie
- le marquage
... les statistiques d'accidents et les presque accidents
C'est pas étonnant qu'on entend tout et le contraire de tout
C'est vrai que les mini polémiques philosophico-sémantiques en cours font un peu oublier les référentiels en cause (décret, projet de normes).
Je vais tâcher de rassembler ces éléments objectifs avec l'aide de notre ami Google
Voilà c'est fait : http://forum.ffspeleo.fr/viewtopic.php?id=547
Dernière modification par BTH (15/06/2007 09:46:47)
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BTH a écrit:
Sauf erreur, ce n'est pas ce que stipule le projet de norme.
Ce dernier demande à ce que les durées de vie données par les fabricants, ou à dire d'expert, soient respectées.
Bonjour
Dans le domaine de l'alimentation,milieu extrèmement réglementé, il existe une tolérance de date de péremption, c'est à dire que sur certains produits on peut lire maintenant, non plus date limite de consommation mais date limite de consommation optimale (dlco) ce qui signifie qu'après cette date le produit reste commestible et sans danger pour le consommateur mais peut être légèrement moins bon gustativement (pâtes, riz, confitures ....).
Dans les EPI, tout le monde est d'accord pour dire qu'il existe cette tolérence,c'est à dire que neuf un matériel apportera certainement un confort optimal, mais qu'au bout de quelques années d'utilisation le confort sera certainement amoindri sans que la sécurité soit à mettre en cause.
Dernière modification par Sylvaine MARTEL (15/06/2007 08:51:30)
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BTH a écrit:
Si on a utilisé ces statistiques pour tenter de justifier que le matériel n'est pour rien (ou pour pas grand chose) dans les accidents et qu'on n'a pas besoin de l'aide d'une norme pour effectuer un suivi plus rigoureux, alors je comprends qu'on n'ait pas pu convaincre l'administration et l'équipe de normalisation .
Car pour moi, et visiblement pour quelques autres affreux procéduriers de la sécurité, ces statistiques peuvent aussi bien montrer le contraire.
Alors, vas-y.
J'attends ta démonstration avec un grand intérêt !
J'aimerais voir ta démonstration qui, partant des statistiques d'accidents, mettent en évidence un déficit de rigueur dans la gestion du matériel.
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BTH a écrit:
Salut François,
Amm a écrit:
Comment veux-tu qu'on prenne au sérieux une norme qui fixerait une durée de vie à un mousqueton. C'est forcément de la connerie en barre quand ça s'applique un un matériel qu'on ne sait pas comment il vieilli.
Sauf erreur, ce n'est pas ce que stipule le projet de norme.
Le projet de norme, tu veux dire celui qui n'a pas été accèpté ?
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Jean Bottazzi a écrit:
Le projet de norme, tu veux dire celui qui n'a pas été accèpté ?
Le projet :
Norme Afnor XP S 72-701 (publiée en juin 2004) « Mise à disposition d'équipements de protection individuelle et matériels de sécurité pour les activités physiques, sportives, éducatives et de loisirs dédiés à la pratique de l'escalade, l'alpinisme, la spéléologie et activités des techniques et équipement similaires. Modalités de contrôles et de suivi des EPI et équipement similaires. »
replacé dans son contexte réglementaire ici : http://forum.ffspeleo.fr/viewtopic.php?id=547
Malgré le copyright de l'AFNOR, je vais essayer de vous mettre à disposition, dans un cadre restreint, une copie de travail de ce document, pour que les gens arrêtent de fantasmer sur un texte que peu connaissent.
Pour info, dans le cadre de la gestion de mon club, j'ai écrit très récemment à la DRCCRF afin d'exprimer mon étonnement et ma désapprobation du fait qu'un document à valeur réglementaire (puisque appelé par un décret) censé être connu et appliqué ("nul n'est censé ignorer la loi"), ne soit pas accessible gratuitement (comme le sont les textes de lois, décrets, arrêtés,...). J'attends la réponse...
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Jean Bottazzi a écrit:
Alors, vas-y.
J'attends ta démonstration avec un grand intérêt !
J'aimerais voir ta démonstration qui, partant des statistiques d'accidents, mettent en évidence un déficit de rigueur dans la gestion du matériel.
C'est simple :
Un certain nombre d'accidents (autour de 5%) ont été analysés, par les spéléos eux même, comme ayant été causés ou favorisés par une défaillance du matériel (amarrages, cordes,...).
Parmi les événements initiateurs de cette cause majeure apparente, on peut raisonnablement formuler :
- vice de fabrication ou de conception (rare aujourd'hui car 'individually tested')
- mauvaise utilisation du matériel (renvoi à une autre cause 'mauvaise formation')
- entretien et/ou contrôle 'inadapté' du matériel (poids réel de ces événements difficile à estimer, mais cas attestés et nombreux presqu'accidents relatés).
C'est ce dernier cas qui est visé par la règlementation sur les EPI.
Réflexions complémentaires :
Alors bien sûr, on peut considérer que les événements que l'on cherche à éliminer ne représente sans doute que 1 à 2 % des accidents ; et que les gros durs que nous sommes, "soldats de l'aventure", ont bien droit à au moins 5% de perte comme en temps de guerre ..;-).
C'est peut être le même raisonnement que d'autres (ou les mêmes) tiennent pour refuser les certificats médicaux annuels ...
Mais ceci est une autre histoire....
Un hic est que la société civile ne raisonne pas ainsi lorsqu'il s'agit d'activités atypiques comme la nôtre, dont l'intérêt général n'est pas prouvé.
Ah bien sûr, s'il s'agissait d'accident de la circulation ou de randonnée pédestre, voire de noyade, ce taux de perte serait peut être admis, car il s'agit d'activités grand public et démocratisées considérées comme indispensables à l'épanouissement de la société.
Par contre la spéléo est encore considérée comme une activité élitiste et risquée où le grand public n'est pas admis....
Opinion soutenue d'ailleurs par un certain nombre de pratiquants ...
Mais là aussi c'est un autre débat....
Dernière modification par BTH (15/06/2007 10:20:41)
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Donc, ta démonstration repose sur l'hypothèse que, sur les 5% d'accidents contenu dans ces statistiques, il y en a forcément dus à l'entretien et le contrôle du matériel.
Si donc il s'avérait que ce n'est pas le cas, tu accepterait de conclure que la législation EPI ne présente pour nous aucun intérêt ?
Et s'il y en avait, disons 1%, tu considérerais que c'est la proeuve que cette législation est bénéfique car l'objectif est le risque zéro ?
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