Bonsoir je voudrais s'avoir qu'elle sont vos avis sur la pratique de la spéléologie seul ?
Hors ligne
A éviter !
Ensuite tout dépend de nombreux facteurs : météo, durée et difficulté de l'explo, expérience spéléo, cavité visitée, etc. etc.
Mais on revient quand même systématiquement à mes 2 premiers mots : à éviter.
Hors ligne
Clairement, après seulement quelques mois de pratique, je rejoint l'avis d'Eric
Hors ligne
Bonjour !
C'est un sujet de réflexion intéressant, dont la réponse n'est pas si évidente.
Il n'y a d'ailleurs pas une seule réponse absolue.
En allant un tout petit peu plus loin : si pas seul, à deux ? à trois ? et surtout... pourquoi ?
RL
Hors ligne
Bonjour,
Je rejoins l'avis d'Éric et de Grelots : faire de la spéléo seul, c'est à éviter : ce qui est un incident "mineur" en groupe peut devenir létal si tu es seul.
Par exemple :
- si tu fais une "petite" chute et que tu n'arrives plus à bouger (+ état de choc) : vu ton état, tu ne pourra probablement même pas monter un point chaud ou t'envelopper correctement dans une couverture de survie; en plus tu sera allongé au sol (donc grosse surface de contact avec le sol froid) : en peu de temps (une paire d'heures?) tu sera en hypothermie sévère (puis létale) même si tes blessures n'étaient pas très graves au final. En équipe, tu aurais eut plusieurs autres membres du groupe encore en forme pour s'occuper de te monter un point chaud (et qui ont normalement aussi du matériel de survie), donc tu évites l'hypothermie, et en plus les secours sont rapidement déclanchés. Et si jamais tu tombes dans une flaque, c'est encore bien pire.
- tu te blesses au début d'une sortie de 10h : seul, le déclanchement des seccours prendra une 15ène d'heures (si tu as bien prévenu une personne fiable qui déclanche, dans le cas contraire, tu risque d'attendre beaucoup de jours). Avec un groupe, les secours peuvent être prévenus dans l'heure qui suit
- si tu te fatigues sur corde en groupe, il y aura toujours quelqu’un pour t'aider (ou pour te faire un point chaud et déclencher les secours). Si tu es seul, et que tu n'as plus l'énergie pour quitter la corde, tu finis par ne plus avoir l'énergie pour bouger tes jambes. À partir du moment où tu ne bouges plus tes jambes en étant pendu dans un baudrier (à cause de l'épuisement, du sommeil ou d'un malaise), ça te coupe progressivement la circulation du sang dans les jambes, générant un empoisonnement du sang (syndrome du baudrier). A partir du moment où tu ne bouges plus tes jambes, ton espérance de vie est de 20 minutes ...
- en cas d'hémorragie, tu ne peux probablement pas faire grand chose tout seul
- si tu te retrouves avec un bloc qui te tombe sur la jambe, et que tu n'arrives pas à l'enlever seul, tu perds la jambe (alors qu'un compagnon aurait été bien mieux placé pour l'enlever : je connais quelqu'un à qui c'est arrivé : heureusement que son collègue à pu enlever le bloc rapidement)
- tu te tords la cheville, et la personne en sécurité oublie de déclencher les secours : bah tu reste au fond jusqu'à mourir d'hypothermie ou tu finis par décider de ressortir avec ta cheville abîmée (si tu y arrives encore) au risque de séquelles à vie
...
Bref, tant que tout se passes bien, c'est pas un problème d'être seul, mais le moindre pépin qui aurait pas été très grave en temps normal devient rapidement dramatique.
Bref, inscrit toi dans un club (ou dans plusieurs si tu trouves qu'avec un seul club tu n'arrives pas à trouver assez de monde pour faire autant de sorties que tu voudrais), et vas y accompagné (idéalement à 3 ou plus (comme ça une personne peut rester avec le blessé et l'autre prévenir les secours), au strict minimum à 2).
Pour les sorties en solitaire, à éviter, ou alors à limiter à des mini explos très courtes avec plein de précautions (par exemple en prospection surface en solitaire) :
- partir dans une zone avec couverture téléphone de 100%
- prévenir deux personnes fiables de la zone de prospection et de l'heure de retour
- si tu trouves une entrée, tu envois les coordonnées GPS aux 2 personnes de référence avec consigne de prévenir les secours si tu ne donne pas de nouvelles dans les 30 minutes (j'insiste sur la durée très courte : si tu te blesses tu n'aura même pas de premiers secours pendant cette durée)
- tu vas jeter un coup d'oeil avec prudence, et en prévoyant un max de 15 minutes sous terre
Et même ça, le plus prudent, c'est de juste prendre les coordonnées GPS des entrées que tu trouve, et d'y retourner avec d'autres membres du club (et la première partagée, c'est quand même plus sympas)
Hors ligne
Hors ligne
felixN a bien décrit les principales situations qui vont dans le sens de ne pas pratiquer seul. Rémy nous livre une réponse plus philosophique, laissant la réponse ouverte. Un peu surprenante cette réponse...
A l'appui de la réponse de felixN, j'ai déjà du raconter dans les méandres de ce forum la fois lointaine - j’étais jeune et trop enthousiaste - où je suis allé plongé seul en ayant indiqué que j'allais dans une autre cavité, à 15 km de là. De plus, j'avais caché ma mobylette de façon à ne pas me la faire voler. Si je suis là, c'est que tout s'est bien passé mais si j'avais eu un pépin post siphon, j'aurais attendu longtemps qu'on vienne me chercher.
Pour mémoire, en 2019, un autre Félix a eu un accident car il est parti seul et de plus s'est égaré (voir lien). J'ai participé un tout petit peu au secours (portage en surface pour réduire les frais d'hélicoptère). Cet accident illustre bien qu'il ne faut pas partir seul.
https://www.sssi.fr/article1310.html
Si l'envie de faire de la spéléo est trop forte, réfléchissez bien avant
Hors ligne
Ahahah ! Réponse philosophique de ma part... vous ne vous attendiez pas à une recette de cuisine ou que j'écrive "toujours" ou "jamais" !
J'explique. l'hypothèse c'est blessure, ou blocage, qui interdit à la victime de sortir de la cavité.
1. il est seul : rien d'autre à faire que d'attendre une aide extérieure. Il a intérêt a avoir bétonné la procédure et délai d'alerte.
2. il a un coéquipier : cruel dilemme pour lui, rester auprès du blessé ou sortir donner l'alerte ?
3. équipe de trois : logique, un qui reste, et un qui sort. Sauf que ce dernier sort seul, en état de stress probablement... et si sur-accident ?
4. on en arrive à préconiser une équipe de quatre : un qui reste et deux qui sortent. Mais si sur ces deux-là l'un se blesse ? Retour à la case départ...
C'est juste pour favoriser le brainstorming !
RL
Hors ligne
Eh, pourquoi pas une recette de cuisine ? J'ai cru en lire qq part sur ce forum
J'ajouterais qq trucs :
1. Spéléo seul. Il a intérêt à avoir dans son sac (ou fait pas de spéléo sans sac) un minimum de matériel de survie, couverture de survie, poncho, bougie, ficelles, trombones, pince à linge au cas où il serait bloqué.
2. Équipe de 2. Dilemme difficile à résoudre. Cela dépend de la nature de la blessure (grave ou non), de la distance de l'entrée (un AR rapide est il raisonnable), de la possibilité de point chaud, etc.
3. Équipe de 3. C'est pas évident de choisir celui qui reste ou qui part. Moi je dirais le plus expérimenté part car il a plus de chance de sortir sans sur accident.
4. Équipe de 4. Mouais. Avec ton hypothèse Rémy, on va arriver à des équipes d'au moins 5. Donc pas rapides et qui se fatiguent plus donc plus de risque d'accident.
Allez, continuer à philosopher
Hors ligne
En conclusion... jamais seul
Hors ligne
salut les gars , et les filles aussi !
un examen attentif de vos réponses , ladies and gentlemen , m'a fait constater que vous n'envisagez que les risques d'accidents traumatiques ( chutes , fractures , entorses , etc...) susceptibles de pourrir la journée d'un spéléo au fin fond de son karst ...
mais il y a un autre type d'incident susceptible d'handicaper brutalement et durablement un malheureux spéléo le clouant littéralement sur place
c'est normal , en fait, que l'on n'y pense pas , tant que l'on n'y a pas été confronté personnellement
personnellement , j'y ai été confronté ...
de quoi s'agit il , en fait ?
et bien du "malaise physiologique " ...
par exemple :
un malaise "Vagal "
une hypoglycémie brutale , chez un diabétique avéré ou qui s'ignore encore ...
vécu pour moi ...
des troubles de l'équilibres soudains , autrement dit des vertiges inopinés ...
vécu pour moi ...
perso, je pense être affligé du syndrome de Méniére , très handicapant , car survenant brutalement et sans préavis ...
j'ai fait une crise profondément sous terre , et c'est vraiment flippant comme truc ...
sans parler des différents troubles cardiaques que chacun connait bien , comme les infarctus et autres angines de poitrines ...
voili , voilou ...
donc , ce n'est vraiment "pas Glop" d'aller solo sous Terre , comme aurait dit Pifou ...
les anciens amateurs de BD apprécierons l'allusion ... tant pis pour les jeunots ...
à +
Titou des garrigues
Dernière modification par bisounours83 (21/05/2022 07:21:04)
Hors ligne
Ah Pifou et Brutos de Roger Mas
... j'adorai 👍
Snif... souvenirs 😞
Hors ligne
Rémy Limagne a écrit:
Ahahah ! Réponse philosophique de ma part... vous ne vous attendiez pas à une recette de cuisine ou que j'écrive "toujours" ou "jamais" !
J'explique. l'hypothèse c'est blessure, ou blocage, qui interdit à la victime de sortir de la cavité.
1. il est seul : rien d'autre à faire que d'attendre une aide extérieure. Il a intérêt a avoir bétonné la procédure et délai d'alerte.
2. il a un coéquipier : cruel dilemme pour lui, rester auprès du blessé ou sortir donner l'alerte ?
3. équipe de trois : logique, un qui reste, et un qui sort. Sauf que ce dernier sort seul, en état de stress probablement... et si sur-accident ?
4. on en arrive à préconiser une équipe de quatre : un qui reste et deux qui sortent. Mais si sur ces deux-là l'un se blesse ? Retour à la case départ...
C'est juste pour favoriser le brainstorming !
RL
Salut Rémy ...
je te sens bien en forme , en ce moment ...
combien faut il être , sous terre ?
suite à un brainstorming perso , sans aucune molécule illicite , ou psychotrope, je me suis rendu compte que la réponse existait depuis longtemps dans les bouquins de nos chères têtes blondes ...
en fait , il faut être à sept , plus une gonzesse sexy qui reste en surface pour faire la Tambouille ...
la gonzesse sexy , on l'appellera "Blanche Neige " , et les sept spéléos , des "nains " ...
en cas de problèmes sous terre , Blanche Neige appelleras alors le Prince Charmant , responsable du Spéléo Secours local ...
pour ce faire , elle utiliseras un ordinateur portable sur lequel est dessiné une pomme ( forcément empoisonnée ...)
ensuite , elle iras piquer un somme , jusqu'à ce que le responsable du Spéléo Secours , le Prince charmant , lui fasse un petit bisou pour la réveiller ...
bon , en fait c'est pas très moral , cette histoire ...
parce que une nénette qui vit avec sept mecs , je te dis pas les soirées ...
on leur fait vraiment lire n'importe quoi , a nos gamins en fait , vous trouvez pas ??
voili , voilou ...
à +
Titou des garrigues
Hors ligne
Bon, du coup on dirait que j'ai tout faux, et depuis longtemps ?
J'ai récemment bien levé le pied, mais naguère, je faisais très régulièrement du canyon en solo, genre trucs cools juste pour le plaisir, mais le plus souvent avec tronçonneuse et moult objets contondants...
Et pour en revenir à la spéléo, des sorties solo par centaines, rarement pour de la simple balade...
Dans le tas, beaucoup de désob avec trucs "bruyants", mais aussi et surtout, escalade en artif, auto-assuré, derrière voute mouillantes qui se passent en apnée, à un Km de l'entrée, etc...
La seule fois où je suis sorti en civière, c'était de la faute d'un copain qui ma "jeté" un bloc sur la jambe, comme quoi, les sorties à plusieurs...
Ceci dit, lors d'un très grosse sortie en solo, dans une cavité plutôt à risque (cheminées du vent à la grotte des Foules, Jura - ça c'est pour Rémy !), je me suis pris une chute de pierre, alors que j'étais à la base d'un P30 avec personne en haut... Pas de bobo, mais je me suis chié dessus, terrorisé. Et j'ai très mal dormi le soir, cherchant à comprendre le pourquoi du comment...
Et récemment, grande remise en question suite à un incident en canyon, où j'ai frisé la correctionnelle.
J'ai chuté bêtement dans le vide (2 m), en me coinçant la cheville entre le seuil et un tronc. Tête en bas et sous l'eau, le tibia n'a pas cédé (celui là même qu'un copain avait attaqué à coups de cailloux), et il a fallut 3 pairs de bras pour me sortir de là. L'hélico n'était pas loin pour moi...
Seul, j'étais mort. Même à deux, la situation allait être très très compliquée...
Moralité : j'ai toujours pris un immense plaisir à faire des trucs en solitaire, je pourrais en écrire un bouquin rien que pour expliquer le ressenti.
Mais j'ai eu beaucoup de chance, et à 62 ans, je crois que je suis en train de me calmer un peu...
Une équipe de 4 c'est pas mal, à condition d'être toujours en dessus des autres
Hors ligne
Vécu intéressant...que personnellement je n'aurais pas pu faire !
Moi aussi, j'ai vécu plusieurs fois des situations où la vie/la mort n'a tenu qu'à un minuscule fil et bien souvent à cause d'un groupe qui s'est divisé lors de l'exploration... Comme quoi, même en groupe il est très important de bien se connaître, de ne pas changer d'objectif sans prévenir les autres (ou en les prévenant mais mis devant les faits accomplis), de bien penser que son attitude va percuter le groupe, etc.
Hors ligne
Bah c'est pourtant en pratiquant seul que l'on été le moins dangereux pour les autres en mai 2020 !
Où seul les sports individuels (sans contact) et en extérieur avaient été autorisé à reprendre leur activité (avec certaine limite).
La spéléologie : la seul activité sportive individuel qui se pratique à plusieurs, à l'extérieur mais dans un milieu confiné ...
Hors ligne
bisounours83 a écrit:
parce que une nénette qui vit avec sept mecs , je te dis pas les soirées ...
Titou des garrigues
Et quand 1 mec vit avec 7 nénettes ?
Un macho tout seul n'est il pas déjà en mauvaise compagnie ?
Nono
Hors ligne