Salut,
Voilà maintenant onze ans que nous travaillons sur l'exploration d'une zone vierge très peu voir pas du tout exploré par les spéléos.
Il s’agit d'une zone très proche de chez moi (3km).
Petite bande de calcaire de 80m d’épaisseur et d'environs 100m de large!
Ce karst se situe en plein sur la faille nord Pyrénéenne...
Donc nous sommes en 2007...
Quand j'ai acheté ma ptit maison comme tout spéléo j'ai été attiré par le peu de calcaire visible près de chez moi.
Rapidement j'ai remarqué un captage d'une résurgence non répertorié avec même au dessus une cavité pénétrable!
Je venais de découvrir le CO 0 et le CO 1.
Le CO 1 se développe sur une trentaine de mètre jusqu'à un siphon qui marqu'à ce jour là la fin de mon exploration.
Au bord de la route en face de cette zone des CO (zone de la courade) une belle faille rejette ce jour là et d'ailleurs tout les jours un violent courant d'air!
C'est la zone des CA (dit de Castet) ou rapidement j'observe plusieurs entrées et plusieurs griffons...
Le CA0
Le CA0 bis
Le CA 1 déjà bien agrandit, j'ai plus les photos d'époques
Je suis super excité une zone bien prometteuse totalement vierge et au bord de la route à 3km de chez moi
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salut ,
euh ... ça veut dire quoi , zone CA et CO ?
décidément , c'est un vrai gruyère de part chez toi ...
Titou des G
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tu ne lis pas bien les infos : c'est expliqué entre les 2 premières photos !
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Salut,
C'est marqué ci-dessus:
la zone des CA (dit de Castet)
la zone CO (zone de la courade)
Ce sont des lieux dit, toujours est il que quelques temps après je retourne sur les lieux accompagné de Céline Barrère (Cécé).
Motivé par le courant d'air exceptionnel du CA 1 j'attaque la désob au éclateur de roche après avoir montré la zone des CO à Céline.
La poche gonflé par le courant d'air soufflant l'atteste! Après quelques heures d'effort je réalise qu'il ne sera pas possible d'effectuer 10 m de désobstruction aux éclateurs... Il faut me rendre à l'évidence il faut que je trouve une autre solution.
Pendant ce temps là Cécé n'a pas chaumé elle vient me trouver pour me signaler la découverte d'un petit trou soufflant dans la zone qui me fait face. ça sera le Co2.
Je m'engage dans le laminoir et à tour de rôle nous avançons centimètre par centimètre en cassant le planché stalagmitique à l'aide de la masse et le burin. Après bien des efforts nous somme bloqué par une fine parois percé de deux trous laissant deviner une salle. Il nous faudra deux bonnes heures pour enfin passer. Derrière, une petite salle déclive.
En cherchant nous trouvons le passage en hauteur après une escalade.
Nous sommes rapidement bloqué par un petit ressaut qui laisse deviner du noir...
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salut Miguel ...
encore !! encore !! ....
je sens que c'est bien reparti pour un passionnant " spéléo reportage " quasi en direct , tel que celui dont tu nous a régalé sur la "Titouanouk ", Miguel ...
faudra que tu rebaptise ton CA1 , car c'est pas très joli , comme nom ... vu le spectaculaire gonflement du pochon de plastique causé par le violent courant d'air , je te suggérerais de baptiser ce trou le "spinnaker" en allusion à la voile du même nom que l'on hisse à la proue d'un voilier ... c'est toi qui voit ...
au plaisir de te lire , Miguel ...
titou des G
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bisounours83 a écrit:
salut Miguel ...
encore !! encore !! ....
je sens que c'est bien reparti pour un passionnant " spéléo reportage " quasi en direct , tel que celui dont tu nous a régalé sur la "Titouanouk ", Miguel ...
faudra que tu rebaptise ton CA1 , car c'est pas très joli , comme nom ... vu le spectaculaire gonflement du pochon de plastique causé par le violent courant d'air , je te suggérerais de baptiser ce trou le "spinnaker" en allusion à la voile du même nom que l'on hisse à la proue d'un voilier ... c'est toi qui voit ...
au plaisir de te lire , Miguel ...
titou des G
Je sais, je sais pour l'instant c'est un code mais promis dès que l'on passe les trous sont baptisés
Si j'en parle maintenant c'est pour animer la section explo et peut être bien qu'il y a du nouveau dernièrement...
Dernière modification par miguel (03/05/2018 16:38:37)
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intéressant, on vibre à chaque post. On attend la suite
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salut a vous Miguel, et Eric ,
salut a toutes et tous ...
a propos de la pratique consistant a baptiser les divers orifices de cavités plus ou moins intéressantes, il convient de dire , les gars que la méthode de Miguel est fort simple et élégante ...
le seul truc , c'est que les gars qui viendront visiter la cavité CO2 , dont le nom est gravé à l'orifice ,je crois , pourront être amenés a penser que celui ci est infesté de gaz carbonique ... LOL
les copains de mon Club , emploient quelquefois une méthode basée sur le principe suivant : baptiser la cavité avec les initiales du prénom des gars qui l'ont découverte ou exploré :
par exemple : le TER aura été découvert par Thierry , Eric et Robert , suivi d'un numéro d'ordre : 1 ,2 ,3 ...
personnellement , j'ai baptisé des pertes situées sur un plateau , du nom de la source ou pourrait ressurgir la flotte , suivi du suffixe BOF, n'étant pas vraiment certain d'être dans le vrai ...
voili, voilou ...
à plus ...
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salut Miguel ...
comme quoi , il y a désormais de part chez moi une douzaine environ de petites cavités et accidents karstiques , qui portent ton nom !!
rigolo , ça !!
à+
titou des G
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Salut,
Comme j'ai retrouvé quelques archives, je reprends ou je rembobine...
Donc nous sommes en 2007...
Zone CA et CO l'historique...
Situation : C’est dans le département des Hautes-Pyrénées, sur le hameau de Soulagnets, rattaché à la ville de Bagnères de Bigorre que se trouvent les cavités. On y accède par la route de la fontaine de Labassère en remontant cette vallée encaissée où coule l’Oussouet. Magnifique vallée sauvage, humide et froide, propice à la karstification. L'Oussouet naît sur le versant nord des arêtes du pic du Montaigu, reçoit les eaux de la fontaine sulfureuse de Labassère, s'écoule vers le nord puis rejoint la vallée de l'Adour à hauteur de Trébons pour confluer à Montgaillard.
Géologie : Le secteur des cavités se trouve dans une zone très intéressante sur le plan géologique. Il s’agit de la zone Nord- Pyrénéenne, sur la faille de Bigorre (FB) au contact de la haute chaine primaire. Les cavités se développent dans les terrains néo crétacés des écailles Bordières de la haute chaine. Celle-ci est bordée par des calcaires Cénomanien à Caprines, très redressés, des Courades au Peyre d'Embès jusqu'au Echelles de Pilate . La puissance du calcaire diminue d’Est en Ouest, 70 m aux Echelles pour 30 m au Peyre. Leur assise se fait sur des terrains Gréso-conglomératiques. Ces calcaires, gris clair ou beige, microcristallins, renferment une microfaune relativement abondante et contiennent encore des grains de quartz. Ils constituent un monoclinal, complexe et subvertical, fortement penté au nord. La grotte de la Courade (CO2) témoigne de l’histoire mouvementée de la région par ses remplissages variés (sable, graviers, galets, argiles..) de plusieurs mètres de hauteur par endroit. La formation de ces cavités est antérieure au creusement de la vallée de l’Oussouet qui a recoupé les galeries, phénomène bien visible sur place. Bibliographie : Casteras et Clavier 1958, Dufaux 1959, Montigny 1986.
Historique des découvertes : Une vallée accessible oubliée, en France Est ce possible ? Oui Après avoir acheté une maison dans la vallée de L’Oussouet où j’avais remarqué quelques affleurements calcaires, je me suis mis à prospecter en voiture accompagné de ma fille de quelques mois. Rapidement, au bord de la route, je remarque un orifice bouché. En face de celui-ci, rive gauche du ruisseau de l’Oussouet, j’aperçois une résurgence captée. Impénétrable au premier coup d’œil, une fissure au dessus à gauche me laisse quelques espoirs ; en effet cela semble pénétrable et surtout continuer… De retour sur les lieux, seul avec une vielle frontale, je pénètre dans la résurgence que je nomme CO1. J’avance dans un méandre étroit cupulé avec de belles lames d’érosion. Au bout d’une dizaine de mètres un coude donne accès à la rivière. Je m’arrête avec l’envie de partager les futures premières. Un massif était né et une nouvelle histoire spéléologique s’ouvrait pour notre club. Surpris par cette découverte, une résurgence captée pénétrable et inconnue au bord d’une route, je réfléchis : aucune marque, aucune cavité répertoriée entre Bagnères et Lourdes. Je commence à sourire surtout que j’habite à quelques minutes du secteur.
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bisounours83 a écrit:
salut a vous Miguel, et Eric ,
salut a toutes et tous ...
a propos de la pratique consistant a baptiser les divers orifices de cavités plus ou moins intéressantes, il convient de dire , les gars que la méthode de Miguel est fort simple et élégante ...
le seul truc , c'est que les gars qui viendront visiter la cavité CO2 , dont le nom est gravé à l'orifice ,je crois , pourront être amenés a penser que celui ci est infesté de gaz carbonique ... LOL
les copains de mon Club , emploient quelquefois une méthode basée sur le principe suivant : baptiser la cavité avec les initiales du prénom des gars qui l'ont découverte ou exploré :
par exemple : le TER aura été découvert par Thierry , Eric et Robert , suivi d'un numéro d'ordre : 1 ,2 ,3 ...
personnellement , j'ai baptisé des pertes situées sur un plateau , du nom de la source ou pourrait ressurgir la flotte , suivi du suffixe BOF, n'étant pas vraiment certain d'être dans le vrai ...
voili, voilou ...
à plus ...
ouai avec une technique pareille, c'est un coup à se retrouver avec le scialet du lapin pédé
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salut ,
ce n'est pas faux, Rton , ce n'est pas faux ...
T des G
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Historique zone CO,CA la suite...
Alexandre Bonnet et moi-même explorons la résurgence CO1 fin Juin jusqu’ à un siphon. La Cavité se développe en méandre plein sud pour ensuite bifurquer plein ouest jusqu’à un siphon à une trentaine de mètres de l’entrée. Une rapide prospection sur l’autre rive nous permet de découvrir de nombreuses entrées dont le CA1, fissure soufflante ou aspirante selon les températures avec vue sur dix mètres.
Début juillet nous retournons sur les lieux avec Céline Barrère. Pendant que je désobstrue le CA1 elle prospecte pour la première fois le massif au dessus de la résurgence. Rapidement elle découvre plusieurs entrées dont une intéressante. L’entrée, notée CO2, étant étroite et peu ventilé n’incite pas trop à la désobstruction. Mais ce jour là nous avons redoublé de motivation et au marteau burin, après plusieurs heures d’efforts, nous débouchons dans une petite salle. Pas de suite évidente mais je tente une lucarne qui par chance donne sur un ressaut. Le départ est périlleux car nous sommes sur un plancher stalagmitique d’épaisseur variable … n’ayant aucune corde nous en resterons là pour cette fois.
De retour quelques semaines plus tard nous le descendons pour connecter à notre grande surprise une galerie de 2x10 en moyenne. De là nous progressons d’une trentaine de mètres dans une galerie très concrétionnée (colonnes, fistuleuses, nombreux gours) jusqu’à un ressaut: « le puits de l’arche ». N’ayant de nouveau plus de matériel, (utilisé auparavant dans une longue main courante) nous nous arrêtons.
Voilà pour aujourd'hui...
Dernière modification par miguel (12/05/2018 10:48:06)
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Merci pour ces écrits palpitants, trop bien.
encore !
Nono
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Voilà c'est si gentiment demandé
Nous y retournerons rapidement, toujours en duo avec Alexandre. Céline étant en convalescence après une opération. Nous descendons le puits.
La galerie continue et nous progressons encore d’une cinquantaine de mètres jusqu’ à un plancher stalagmitique qui nous bloque.
Une masse suffirait mais … La galerie est toujours concrétionnée, perles des cavernes, fistuleuses…la physionomie change au terminus actuel: c’est un méandre sur lit de sable avec de beaux remplissages. Nous observons des Aphaènops, et des insectes.
Le 20 Aout accompagnés de Philippe et Florian nous tirons la première topographie jusqu’ au planché stalagmitique que nous cassons pour passer.
On rajoute à peine quelques dizaines de mètres jusqu’ à un bouchon de sable qui obstrue presque entièrement le passage avec un bon courant d’air qui nous souffle au visage...
A suivre...
Dernière modification par miguel (14/05/2018 18:02:04)
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Salut ,
décidément , Miguel , t'es notre nouveau Casteret ... ( comme Spéléo et" Report Terre " ...)
mais c'est qu'il à du talent , comme narrateur , en plus , ce Miguel , z'avez remarqué comme il sait ménager le suspense ??
au plaisir de te lire ...
Titou des G
Dernière modification par bisounours83 (15/05/2018 11:45:38)
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Casteret!!! Mon idole qui m'a fait rêver en participant grandement à ma passion
j'en suis loin mais merci pour le compliment
Ad Augusta per Angusta!
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Salut Miguel ,
un truc m'intéresse dans ce récit ...
c'est cette histoire de "plancher stalagmitique " ...
tu écris que vous avez atteint un plancher Stalagmitique que vous aves défoncé à la massette , pour parcourir encore quelques dizaines de métres , pour arriver à un bouchon de sable ...
si j'ai bien lu ...
comment avez vous fait pour déterminer l'endroit exact ou vous deviez perforer ce plancher , pour continuer l'explo ?
trace d'écoulement de l'eau ? son creux quand on tapote à la massette ? léger courant d'air ? sixième sens ? intuition féminine ? vision aux rayons X , comme Superman sur Krypton ?
because je connais personnellement une grotte de ma région , qui est un peu dans ce cas , et que j'aimerais continuer à désober ...
merci !
à+
Titou des G
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