Bonjour,
En ce printemps tumultueux pour la FFS, je me décide à reproduire ici cet éditorial de Gérard Aimé, Secrétaire Général de la fédération de 1980 à 1984. Aucune ambition de chercher à démontrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Simplement, c'était écrit... il y a exactement 30 ans !
RL
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Editorial Spelunca n°10, avril-juin 1983
LA FFS MANGEUSE D'HOMMES ?
Lorsqu'on exerce une quelconque responsabilité à la FFS, on s'expose très vite - pourquoi ? comment ? - à toute une littérature folklorique, relativement constante, où l'on se voit tour à tour taxer d'incompétence, de malhonnêteté quand ce n'est pas de crétinisme ou de je ne sais quels vices inavouables. Cela en est arrivé au point que, contrairement aux hommes politiques jugés par les "sondages" officiels ou officieux, nous devons nous estimer très heureux - et même très fiers - lorsque nous recevons, comme ce fut mon cas en 1982, trois lettres de satisfaction ou d'encouragement, contre plus d'une vingtaine d'eng ... — heureux lorsqu'on n'en arrive pas aux insultes ou aux injures.
Il faut donc, à la limite une bonne dose de masochisme pour continuer à oeuvrer alors que ces charges apportent si peu d'agréments, que bien peu en veulent : la preuve, quand en 1984 beaucoup de dirigeants actuels raccrocheront, qui prendra la relève à la présidence, au secrétariat général, à la tête de l'EFS, à celle de la commission protection du karst, etc ...? Lorsqu'on sait, pour ne citer que mon cas, le nombre d'heures par semaine que coûte cette activité, et je ne suis peut être pas le plus «chargé», la fatigue ou les contrariétés que cela entraîne, les dépenses - eh oui, nous coûtons de l'argent à la fédération, mais nous en coûtons aussi beaucoup à nous-mêmes - , on comprendra combien peuvent faire mal certaines critiques sciemment ou inconsciemment méchantes que nous recevons trop souvent.
La F. F. S. est anthropophage, pire, autophage : elle se dévore elle-même, usant, avec une constance maligne, à défaut toujours de ses meilleurs éléments, du moins ceux qui ont accepté de se dévouer pour elle. C'est une sorte de religion cruelle qui s'efforce d'immoler, en un sanglant sacrifice, ou ses élites, ou plus modestement ses plus humbles fidèles.
Jusqu'où continuerons-nous cette danse macabre ? Sommes-nous à ce point caractériels que nous ne puissions dominer nos pulsions agressives, même, ou surtout, vis à vis de ceux que nous devrions au moins épauler à défaut de les estimer ou de les admirer ?
C'est un appel que j'adresse à tous ceux qui ont affaire avec des responsables fédéraux, que ce soit au niveau national, régional, départemental ou au niveau des clubs. Ayons un peu plus de respect pour pour le travail accompli, un peu plus de retenue dans le propos, enfin ayons plus de considération pour les hommes. La critique est vivifiante et source de progrès lorsqu'elle est constructive. Elle est suicidaire lorsqu'elle ne vise qu'à détruire des gens ou des actions sans contrepartie.
Nous sommes tous des bénévoles, avec nos qualités et nos faiblesses... Il nous arrive même parfois de tenter d'avoir une vie privée... De grâce, ne tirez plus sur le pianiste, même s'il s'est trompé de touche !
Gérard AIME
Secrétaire Général
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Comme quoi, presque 30 ans après on en est toujours au même point...voire pire !
Ce qui est le plus navrant, c'est que cela se passe presque dans tous les domaines (professionnel, associatif, collectivité de toute sorte, etc.)
Mais c'est vrai que c'est rageant pour le bénévolat surtout dans sa passion.
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Je me souviens encore d'avoir lu ce texte...marquant!!!
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