j'ai lu un bouquin cet automne (Comment chier dans les Bois, pour une approche environnementale d'un art perdu, de Kathleen meyer, chez edimontagne) qui traitait, de façon un peu édulcoré, de la maniére d'enterrer ou de ramener ses déchets fecaux lors de rando ou autre activités de pleine Nature.
je dis édulcoré car cette auteur a du mal du cacher cette sorte de pudeur aristo-bourgeoise-américaine qui rend peu crédible son expérience de la chose...
Ceci dit, y'a de bonnes idées, et même si les concepts sont assez bien connus, je doute que tous le mettent en pratique et notamment sous terre...
On a tous entendu parler du bivouac de Padirac et du puit borgne à quelques mètres du camp qui a servi de chiottes à des générations de spéléos, ou chacun y allait de sa petite contribution, son rouleau a la main en révant du miracle de Jacob Delafon. Donc, ca se passait comme ca, sans trop penser au devenir de la matière fécale et à la dangerosité du spot, jusqu'a l'accident béte...
C'est un problème qui se pose assez souvent sous terre, notamment en explo quand on y pionce plusieurs jours dans des bivouacs plus ou moins conforts, avec le PQ dans le petit Ziploc suspendu à la corde à linge..
Et puis c'est bien connu, c'est toujours au camp qu'on a envie d'aller chier.
Alors, de la lecture de cet ouvrage, j'ai tiré quelques conseils qui pourraient être adaptés sous terre...
Je vais pas trop m'attarder sur l'importance de la couche d'humus et du voile bactérien qui accélerent la destruction des fèces. Vu qu'y en a pas sous terre, on a deux solutions.
- Soit on raméne l'intégralité de ses fèces, dans un bidon étanche, ou un récipient un peu plus adapté (faut se renseigner, ca se fait) que l'on vidangera et nettoiera en surface... J'ai jamais trop vu, mais y'a surement des cavités dans lesquelles ca se fait.
- Soit on opte pour l'enterrement, auquel cas y'a des quelques dispositions a suivre? Je vais esquisser les plus importantes, mais c'est pas exhaustif, et ca peut se modifier selon les humeurs et les expériences.
~ Tout d'abord, se mettre en aval des points d'eau que l'on a l'habitude de capter pour faire cuire les nouilles chinoises et le café.
~ le coin idéal se situe dans une zone semi humide, loin des drainages principaux et si possible un peu en hauteur (rester au dessus des niveaux de crues).. En gros faudrait pas que les matiéres se barrent dans la rivière lors de la 1ère crue.
~ Ensuite faut regarder un peu la nature du sol, préférer une argile semi perméable à un banc de sable grossier, et éviter de faire ça dans un champ de cailloux décimétriques.
~ Aprés faut creuser. En gros, la profondeur du trou n'a pas vraiment d'importance vu qu'y a pas d'horizons différents... donc si on veut l'utiliser plusieurs fois, on peut aller jusqu'a 50-60 cm au maximum.
~ la petite subtilité maintenant qui s'écarte du bouquin, c'est qu'on peut utiliser la chaux des lampes pour faire un petit tapis pour accueillir l'étron et une petite couverture pour le recouvrir par la suite.
la chaux a pour propriété d'accelerer la décomposition de la matiére organique et inhibe l'action des micro-organismes qui pourraient polluer les eaux environnantes. Il est même, à mon avis, interessant de bruler le résidus de PQ (à l'aide de la flamme du casque) afin de rajouter quelques cendres au systeme et d'activer le processus de dégradation. C'est un peu le principe des chiottes secs, sauf qu'on a pas de copaux de bois et d'humus à notre disposition.
~ Ensuite on rebouche, partiellement ou totalement suivant la réutilisation future qu'on veut en faire.
Faut quand même savoir que les matières fécales mettront plusieurs années à se dégarder, d'ou l'utilité d'aller chier un peu plus loin que les environs du bivouac (au cours de l'explo par exemple...).
A vos PQ !
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Interressant!
Quelques remarques : Si tu recouvres la merde de chaux ne risques tu pas de ralentir également l'action des micro organismes responsables de la destruction du caca?
Et puis pourquoi recouvrir la merde? C'est pour "l'esthétique?". Je pense qu'il y a autant de bactéries destructrices dans l'air et sur le sol (voir plus) que dans l'argile ou le sable...enfin ça reste à prouver!
Enfin, si une poignée de spéléo chient dans une rivière, qu'est ce que ça représente comme pollution aux micro organismes par rapport aux centaines de brebis toutes farcies de douve du foie qui chient sur le plateau au dessus...ou au tuyau d'égoux géant de toute une station de sport d'hivers qui se déverse sur le lapiaz au dessus.
Bonne digestion!
Emmanuel
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En réalité, faut se poser la question de la priorité de ton action.
- Si l'environnement dans lequel tu te trouves est considéré comme "pur", c'est à dire que tu considéres qu'y boire la flotte ne présente ancun danger, la priorité réside dans le fait de pas polluer.ca ferait mauvais effet.. La chaux a alors son interet pour éviter la prolifération des bactéries pathogénes, comme eschérichia coli, staphylocoque, streptocoque ou Légionella.. ce genre de trucs limites sympas..
De toute façon, la chaux va maintenir un pH assez basique (vers 12) durant quelques temps et va baisser par la suite, du coup : les saloperies pathogènes auront crevé et les bactos qui vont cuisiner le reste des matières fécales vont revenir s'en donner à coeur joie...
- En revanche si t'es dans le Doubs ou dans des coins déja pourris de pollution, tu peux effectivement chier à l'air libre, mettre une poignée de sable dessus (pour l'odeur et l'Esthétique) et laisser ton cadeau à la merci des bactos aérobiques (ce qui n'a rien a voir avec le culturisme je rappelle..), Dans ce cas, il me semble qu'effectivement l'impact de ta pollution est dérisoire par rapport au tuyau d'égout de la station.
Ceci dit, chier sous terre devrait se faire qu'en cas d'absolue nécéssité, mais ca tout le monde le sait (j'entends par la que le mieux c'est de s'isoler 5 min dans le taillis de buis à l'entrée du trou avant de mettre son bodard, c'est quand même plus buccolique que de tenir sa callebombe entre les dents et de regarder ou trainent ses longes en bas du P30 arrosé... j'imagine d'autant plus que personne ne sort en spéléo dans le seul but de poser son cairn dans la salle terminale).
Et j'ajouterais que sur le seuil du responsable de la station de skis, c'est pas une mauvaise idée non plus... mais la je risque de me faire engueuler.
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y parait qui y'en a même qui décernent la bouse d'or à l'ag venue à la situation la plus originale.