Un message de Baudouin LISMONDE sur la liste spéléos-fr, le 16 janvier 2020, nous a informé du décès d'Henri PALOC.
Plusieurs messages ont suivi, Avec l'accord des auteurs , je transfère ces messages dans la Galerie de la Mémoire de la FFS.
Henri a été un des membres fondateur de la FFS en 1963. Il avait été nommé membre d'honneur de la FFS en 1991. et honoré lors des 50 ans de la FFS à Millau en 2017.
Dernière modification par Jacques ROMESTAN (03/02/2021 08:01:18)
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Message de Baudouin LISMONDE
Bonjour,
J’ai appris hier la triste nouvelle : Henri Paloc est décédé.
Je connaissais Henri depuis longtemps et c’est une personne que j’aimais beaucoup, humainement parlant, d’un abord facile, d’une grande jovialité, d’une très grande bienveillance. Il n’avait que des amis. Quant à ses connaissances, les remarques qu’il faisait en écoutant les autres, étaient toujours d’une grande profondeur. Sa bibliothèque était aussi fournie que celle de Jacques Choppy.
D’autres que moi parleront de sa carrière spéléo, de son rôle à la fédé, de sa carrière professionnelle aussi. Il y aura des articles dans les revues fédérales. Je me contente de mettre une photo prise en janvier 2011 lors d’un Rik-Rak à Evenos qui le montre souriant comme à l’habitude (à droite sur la photo).
Bien amicalement,
Baudouin
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Message de Nicole JONARD:
Un grand monsieur dans tous les sens du terme.
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Message de Michel BOUTHORS:
Oui, triste nouvelle. Henri était quelqu'un de très sympathique, pédagogue et calme.
J'ai eu l'occasion de le côtoyer en juillet 2007 lors d'un tournage d'un film à Malaval avec Michel Luquet (PJ).
Il avait perdu son épouse (obsèques le 18 mai 2017 : cérémonie religieuse à Alès et inhumation à Montpellier).
D'autres que moi seront mieux placés pour en parler.
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Message de Stéphane JAILLET:
Bonjour à tous,
Un très grand spéléologue et un très grand chercheur, mais aussi une personne d'une grande humilité et d'une grande sagesse.
Je ne le connaissais que peu, le croisant 2 ou 3 fois par an lors de rencontres d'octobre, de journées du karst ou des RikRak. Permettez moi une petite anecdote qui à mon sens dit beaucoup sur le personnage.
Ma première rencontre avec lui fut par la lecture du rapport qu'il avait fait en 1975 sur le forage du Rupt du Puits. Le réseau est découvert en 1971 derrière siphon. En 1973 un premier forage de repérage est complété par un forage d'accès (850 mm) en 1975. Le BRGM est à la manœuvre pour conduire les opérations d'un point de vue scientifique et technique. Le département de la Meuse finance les travaux et l'ambition est double : accéder à l'eau et ouvrir une grotte touristique. Les articles de presse titre alors "Bientôt Padirac en Lorraine". Une fois le forage réalisé, il faut inspecter la cavité. Le BRGM fait alors appel à son spécialiste du karst : Henri Paloc et ce dernier visite la rivière souterraine après la descente du puits de 45 m. Son rapport ne fait que 2 ou 3 pages, mais ses conclusions sont simples et claires : Pas d'intérêt pour l'accès à l'eau, pas d'intérêt pour une grotte touristique (trop compliqué, peu de concrétions...) et d'ajouter : "Il faut absolument confier la gestion de cet accès aux spéléos locaux pour qu'ils poursuivent les explorations du réseau".
Le chantier est plié, une convention d'accès est signé et depuis bientôt 50 ans, les spéléos bénéficient de cet accès privilégié à la rivière souterraine du Rupt du Puits. Nous le devons bien sur à François Descaves qui a su "vendre" ce projet, reconnaissons-le un peu farfelu. Et nous le devons à Henri Paloc qui a su ramener le bon sens au bénéfice des spéléos.
Bien des années plus tard, j'en ai évidemment parlé à Henri lui disant combien son rapport avait permis d'orienter la gestion de cet accès du bon coté, du coté de la spéléo, de l'exploration et de la science. Il a souri, minimisé son travail et a juste déclaré: "mais c'est normal !".
Merci Henri.
En PJ, deux photos des RikRak janvier 2012 dans le Gard.
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Message de Marjolaine VAUCHER:
Cette nouvelle m'attriste profondément. Je suis passée plusieurs fois chez lui ces trois dernières années, mais toujours à l'improviste et sans succès, n'ayant pas ses coordonnées téléphoniques. J'aurais tellement aimé partager avec lui une de ses après-midi "pioche et barre à mine" dans la garrigue avec mon petit Antoine. Maintenant c'est trop tard. Henri, c'était un sacré personnage, mais dans le bon sens du terme. Il était tellement souriant, gentil, humble. J'ai eu cette chance incroyable de l'avoir connu depuis toute petite, qui me conférait le privilège du "tu", et comme disait Prévert, moi, petit cancre que je suis, je dis tu à ceux que j'aime. On ne dit pas assez à ceux qu'on aime qu'on les aime. Parce que le temps qui passe et comme l'eau de nos rivières souterraines, il s'écoule pour ne jamais revenir. Les jours passent, et un jour c'est trop tard. Françoise nous a quitté il y a peu. Isabelle Obstancias ne sera plus jamais celle quelle a été, altérée par la maladie. Henri est allé rejoindre son épouse. Plus jamais je n'aurais le sourire jusqu'aux oreilles à l'écouter raconter telle ou telle histoire, l'œil rieur. Moi, gamine que je suis, je l'admirais et je l'aimais beaucoup. D'autres ayant une grande place dans mon estime et min cœur sont encore bien vivants et en forme, et liront certainement mes mots. Pour ne gêner personne, je ne donnerai pas de nom. Mais si vos pas viennent du coin du causse noir, ma porte et grande ouverte. J'espère qu'on pourra se retrouver tous, pour partager des demi dans des quarts (ou pas).
Marjo.
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Message de Nathan BOINET:
Bonsoir,
Oui, triste nouvelle.
J’ai eu la chance de le connaitre dans les années 90 et de faire quelques excursions avec lui sur l’Hortus et vers Mialet lorsque je réalisais l’inventaire spéléologique du Causse de l’Hortus.
Je m’étais plusieurs fois rendu chez lui pour consulter ses archives qu'il m’avait ouvert avec une totale confiance.
Nous avions eu plaisir à échanger sur tous les mystères spéléo et hydrogéologiques qu’il restait à résoudre sur ce massif.
Comme d’autres l’ont souligné, c’était une personne calme, ouverte et curieuse. Un passionné de désobstruction, avec une soif de comprendre, de découvrir qui caractérise les vrais spéléos chercheur.
Il a eu une carrière professionnelle d’hydrogéologue et de spéléo incroyable qu’il a eu la chance de pouvoir fusionner.
De ce que j’en sais, ses travaux d’hydrogéologie étaient toujours tournés vers une reconnaissance du travail des spéléos.
Je lui serait toujours très reconnaissant de la préface qu’il avait bien voulu rédiger pour mon inventaire spéléo du Causse de l’Hortus.
J’ai une anecdote à ce sujet qui montre combien c’était quelqu’un de humble :
Lorsque l’inventaire a été publié, je lui ai amené et dédicacé un exemplaire. Et lorsqu’il l’a feuilleté il est tombé à la fin de sa préface sur la photo et la liste des « titres » qu’il avait eu au cours de sa carrière d’hydrogéologie / karstologue, que m’avait communiqué son fils Jean-Paul. J’ai tout de suite vu qu’il était gêné de cette accumulation de titre, et que quelque part il aurait préféré ne pas être mis en avant ou avec une simple mention de « spéléo passionné ».
Alors oui Henri, aujourd’hui je le dit pour les autres, pour ceux qui ne te connaissaient pas, tu étais avant tout un spéléo curieux, passionné par le karst, et pour toi il n’y avait pas de distinction entre le « spéléo de base » et l’ingénieur hydrogéologue. Chez toi c’était une seule et même personne.
Quelques années plus tard, lorsque je me suis attelé à réaliser un diaporama conférence en relief du système Boulidou / Lirou / Coucolière, je me suis à nouveau rendu chez lui pour reconstituer les incroyables travaux qui ont eu lieu sur ce système karstique (désobstruction, pompage, coloration, plongées, forages, captages…) auxquels il avait activement participé à la fois comme spéléo du SCM et comme hydrogéologue du BRGM mandaté pour la réalisation des études et des captages.
Au cours de nos échanges nous avons inévitablement parlé du tragique accident de Henri LOMBARD dans le siphon du Lirou en 1950. J’ai compris à ce moment là à quel point cette disparition avait marquée Henri Paloc, qui s’en voulait beaucoup de ne pas avoir été présent ce jour-là, alors qu’il avait été là à toutes ses autres plongées. Une photo de Henri Lombard trônait sur sa bibliothèque et il est évident qu’il a pensé toute sa vie à ce jeune pionnier de la plongée parti bien trop tôt.
Récemment, avec quelques amis du GSI nous avons eu le privilège de découvrir un nouveau réseau temporairement actif de 400 m de développement (actuellement noyé) dont l’entrée s’ouvre juste sous la stèle de Henri LOMBARD à l’entrée de la reculée du Lirou. L’évidence s’est imposée à nous et nous l’avons baptisé « évent LOMBARD » en hommage au jeune plongeur. Je sais que Henri Paloc en aurais été heureux.
Une époque tourne sa page. Ainsi va la vie…
J’ai quelques photos de lui mais sur diapositive. Si vous en recherchez, je tacherais de les retrouver et de les numériser.
Son fils Jean-Paul vient de m’informer que conformément à son souhait il sera incinéré au complexe funéraire de Saint-Martin de Valgalgues près d'Alès Mercredi 20 Janvier.
Un rendez-vous pour les proches et amis est fixé à 14h.
Mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Nathan
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Bonjour à tous,
Henry était membre d'honneur de la FFS, licencié à l'ANAR ,"club" du département du Rhône parce que leur siège social est à la FFS .Il venait de fêter ses 91 ans
Nous avions une relation particulière: il avait fait une partie de ses études au lycée de Montpellier dans la même classe que mon père.
Il m'appelait par mon nom mais me tutoyais et prenait beaucoup de plaisir à me racontait leur années d'étude.
Il a terminé sa carrière comme directeur régional du BRGM mais pour moi il était avant tout spéléo et partageait autant ses connaissances professionnelles que spéléos .
Parmi toutes ses publications, j'ai la chance de posséder 2 ouvrages de référence :
- Carte hydrogéologique de la région des Grands Causses publiée en 1972 en coédition CERGA BRGM et sa notice explicative.
- Carte hydrogéologique de la France Région karstique nord -montpelliéraine.
Nous avions en commun la passion des livres spéléos : Il m'avait plusieurs fois invité à venir dans sa refuge cévenol pour parler bouquins .
Ce soir je regrette amèrement de ne pas avoir pris le temps de le contacter lors de mes séjours dans ma maison de famille.
Depuis nous nous retrouvions avec grand plaisir lors des congrès de la FFS, rassemblements caussenards et aussi congrès à l'étranger.
J'ai mis la journée à encaisser la nouvelle et a trouver le courage d'écrire ces lignes.
Ce soir, j'ai perdu un père spirituel , la FFS un membre d'honneur et la spéléo un immense source de connaissance. C'est une page de l'histoire de la spéléo française qui vient d’être déchirée.
Toutes mes pensées vont à à la famille en commençant par Jean Paul , son fils , que j'ai connu à Montpellier en 1979-80 lors de mon trop bref retour au Clapas pour terminer mes études.
Au revoir Henry
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