Une digression sur un thème voisin des forums EFS concerne l'opération fédérale de dépollution des carrières souterraines de Paris, réalisé en 2003 (? j'ai un doute sur l'année).
Sur la suggestion d'un contributeur de cette digression, je transfère ici les échanges :
BTH a écrit:
La dépollution des carrières souterraines de Paris avait été un franc succès.
Le contexte est sans doute très différent s'il s'agit de carrières en plein air et en banlieue.
Il peut cependant exister un noyau de spéléos-canyoneurs-randonneurs motivés, une collectivité locale intéressée, une ligne budgétaire adaptée, un sponsor concerné,...
Il ne les trouvera pas facilement en échangeant des mails en aparté.
Amm a écrit:
1/ La dépollution des kata
Je vais me répéter mais c'est peut-être nécessaire.
J'ai été outré que la FFS, pour assurer sa propre promotion, se soit lancer dans cette opération sans y associer les cataphiles du lieu qui constituent, à l'évidence, une pépinière capable de rajeunir le parc spéléo. J'ai eu honte pour les spéléos qui y sont allés.
J'ai essayer d'expliquer; rien n'y a fait; je suis resté totalement incompris du millieu spéléo.
Alors Bernard quand tu remets le couvert, je m'énerve ! En plus c'était avec les keufs... la honnnnnnnnnte
BTH a écrit:
Amm a écrit:
1/ La dépollution des kata
J'ai été outré que la FFS, pour assurer sa propre promotion, se soit lancée dans cette opération sans y associer les cataphiles du lieu qui constituent, à l'évidence, une pépinière capable de rajeunir le parc spéléo. J'ai eu honte pour les spéléos qui y sont allés.
[...]
En plus c'était avec les keufs... la honnnnnnnnnteSalut François,
Dans le groupe avec qui j'étais, il y avait de purs cataphiles.
Dans d'autres groupes, il y avait Gilles Thomas et des connaissances à lui, qui sont aussi de purs cataphiles.
Or, j'avais moi aussi entendu dire à l'époque que les cataphiles avaient été tenus à l'écart de l'opération.
J'ai donc interrogé diverses personnes parmi les organisateurs, les membres de l'IGC et la police, pour vérifier le bien fondé de la rumeur.
J'ai compris que TOUS les cataphiles n'avaient en effet pu être associés voire contactés, pour des raisons apparemment pardonnables :
- Les groupes cataphiles semblent encore plus "morcellés" et "anarcho-libertaires" que les spéléos.
- Compte tenu des autorisations obtenues et des matériels disponibles, le nombre de participants était limité à une centaine de personnes (de mémoire).
Les listes étaient donc complètes bien avant la date de l'opération, malgré une publicité discrète;
de nombreuses personnes (spéléos et cataphiles) ont dû été refusées.
Quant à la présence de l'IGC et de la police (brigade des carrières), c'était inévitable voire normal puisque nous étions sur (dans) leur territoire officiel.
C'était d'ailleurs amusant de voir que la plupart des bénévoles présents connaissaient mieux le terrain que les "autorités"
L'opération a été un vrai succès médiatique et "politique", couronné par une interview-débat en présence de J-P LAMOUR, Ministre des Sports de l'époque.
Lors des traditionnels remerciements, les cataphiles ont été cités en même temps que les spéléologues et que les quelques "écolos de surface" descendus pour l'occasion.
Et en plus, tous les bénévoles sont repartis chez eux avec un superbe kit sherpa en souvenir.
J'espère que ce n'est pas le fait d'avoir raté ce cadeau qui te rend chagrin
Amm a écrit:
BTH a écrit:
J'espère que ce n'est pas le fait d'avoir raté ce cadeau qui te rend chagrin
Salut
Tu sais bien, Bernard, que je parle avec mes tripes ! Pour moi la vie n'a d'intérêt qu'au travers de la passion.
Ce sujet nous éloigne un peu du sujet initial du poste. Je crois que tu peux faire un transfert parce que là, c'est un peu polluant.
Tu dis :
> Dans le groupe avec qui j'étais, il y avait de purs cataphiles.
** Non, il y avait des cataphiles qui sont aussi des spélos fédérés; un peu comme si j'y étais allé si je n'avais pas eu l'impression de trahire des gens que je connais d'ailleurs très peu.
> Dans d'autres groupes, il y avait Gilles Thomas et des connaissances à lui, qui sont aussi de purs cataphiles.
** On va pas faire de sélection mais Non, Gilles Thomas n'est pas un pur cataphile dans le sens de mon poste. Le cataphile type qu'il aurait été intéressant d'attirer vers la fédé c'est le jeune qui passe ses WE sous le XIV, en général fauché et qui crois que la spléo, que nous connaissons, lui est inaccessible.
> Or, j'avais moi aussi entendu dire à l'époque que les cataphiles avaient été tenus à l'écart de l'opération.
** Moi, je vais plus loin je crois que cette opération n'aurait du être ciblée QUE vers eux. La fédé aurait pu assurer les participants (ce que nous faisons dans les clubs lors d'une initiation) et garantir l'encadrement technique. Je ne pense pas que l'EFS aurait refusé ce coup de projecteur.
> - Les groupes cataphiles semblent encore plus "morcellés" et "anarcho-libertaires" que les spéléos.
** C'est une évidence et alors ? C'est la même chose lors d'une initiation club. On ne s'attend pas à trouver un groupe cible structuré. C'est donc un mauvais argument
> - Compte tenu des autorisations obtenues et des matériels disponibles, le nombre de participants était limité à une centaine de personnes (de mémoire).
** Ma réponse est ci-dessus. Evidemment qu'il n'y avait plus de place pour eux et c'est là que ça devient LAMENTABLE. Quant aux autorisations obtenues elles sont surement dans une relation bijectives avec les autorisations demandées; alors, là aussi, mauvais argument
> Quant à la présence de l'IGC et de la police (brigade des carrières), c'était inévitable voire normal puisque nous étions sur (dans) leur territoire officiel.
** On est en effet sur le domaine de l'IGC et, faire se rencontrer cataphile et agents de l'IGC (qui descendent rarement je crois), aurait été surement une bonne idée. Quant à la police, on ne la voit pas perturber la descente de la promotion de l'Ecole des Mines (cf gallerie des promos); et pourtant c'est une manifestation TRES polluante. Il y avait donc surement des solutions pour que ce soit l'occasion d'une rencontre entre les hommes cataphiles et les hommes flics, sous un autre regard que celui de l'Autorité (un dialogue, lors d'un cesser le feu)
> L'opération a été un vrai succès médiatique et "politique"
** Auto-satisfaction !
> Et en plus, tous les bénévoles sont repartis chez eux avec un superbe kit sherpa en souvenir.
** Ca m'aurait fait plaisir de retrouver, plus tard, nos cataphiles du XIV avec ça sur leur dos. Tu as utilisé le mot de bénévoles; ça ne passe pas bien dans le contexte.
Bon pour plagier Colluche : je ne cris pas, Germaine, j'EXPLIQUE
PS : concrètement, comme qu'on fait pour sauver le trou en photo. Elle ne vous plait pas cette cathédrale souterraine ?
Dernière modification par BTH (15/12/2007 13:25:35)
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Amm a écrit:
> Dans le groupe avec qui j'étais, il y avait de purs cataphiles.
** Non, il y avait des cataphiles qui sont aussi des spélos fédérés; un peu comme si j'y étais allé si je n'avais pas eu l'impression de trahir des gens que je connais d'ailleurs très peu.
Bref, disons qu'il y a avait des spéléos, des cataphiles, et des spéléos-cataphiles, voire des cataphiles-spéléos
Au delà de ce petit jeu subjectif, on retrouve les travers qui nuisent à notre image et à notre capacité à fédérer :
nous avons trop souvent besoin de classer les pratiquants du karst et du sous-sol dans des catégories étanches, et à y associer un pseudo-droit "prioritaire" d'occuper l'espace concerné...
De mon point de vue, le problème majeur dans les carrières souterraines (comme dans les cavités naturelles), est de limiter les dégradations de ce patrimoine, d'où qu'elles viennent : injections par des tiers, grafitis ou désobstructions sauvages réalisés par des cataphiles ou des spéléos irresponsables.
Dans cette optique, qu'une personne ou un groupe se revendique plutôt cata ou plutôt spéléo, plutôt fédéré ou plutôt anti, devient secondaire. Il s'agit d'expliquer, de proposer à ces pratiquants du sous-sol d'autres activités plus "utiles" et "valorisantes".
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Amm a écrit:
> Et en plus, tous les bénévoles sont repartis chez eux avec un superbe kit sherpa en souvenir.
** Ca m'aurait fait plaisir de retrouver, plus tard, nos cataphiles du XIV avec ça sur leur dos.
Tu as utilisé le mot de bénévoles; ça ne passe pas bien dans le contexte.
Un cadeau-souvenir utile, financé par un sponsor, me paraît tout à fait compatible avec le bénévolat.
Ou alors, la prochaine fois que tu accepteras un tee-shirt, du carburant pour la fontaine à pastis (aaah Ollioules !) ou du matériel spéléo à l'occasion d'une opération de communication médiatisée et sponsorisée, il te faudra faire amende honorable (flagellation et 3 pater + 1 ave pour faire plaisir à La Pasionaria ).
Personnellement, j'ai découvert que les kits restaient aux utilisateurs à la fin de la journée, au moment de rassembler le matériel prété. Ce fut une agréable surprise, qui m'a parue bien méritée...et pédagogique.
C'est vrai qu'un kit sherpa c'est un peu gros et inutile pour porter 1 pack de bière, 1 bombe à taguer, 1 balladeur et un casse-croûte (provocation à prendre au 2eme degré).
Par contre, pour amener de temps en temps tout le matériel nécessaire à une sortie de groupe cata sympa, avec comme objectif : nettoyage de grafitis - photos - casse-croute, puis ramener quelques détritus en ressortant, c'est tout à fait utile...
Dernière modification par BTH (15/12/2007 14:15:08)
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Pas d'inquiétude, c'est bien de pouvoir exprimer ce qu'on ressent et comment on voit les choses. C'est peut-être une manière de briser la glace avec d'autres. La spéléo est encore très étrangères à la manie du classement. On pour le moment échappé :
- au classement des cavités (en gros, on descend tous en classe 4)
- au classement de valeurs comme celui des plongeurs
Je sais que certains en rèvent.
Reste le type de cavités naturel/artificiel, mais on est si peu nombreux, côté artificiel, qu'on est bien content que peu de monde y aille. Néanmoins, notre terraine de jeux, on doit le partager, aussi, avec les CAILLOUTEUX. Et là, c'est aussi une population très disparate, même en termes d'éthique. En karstique nous ne sommes plus exposé à la vente de concrétions; il en va autrement entre minéralogistes. Certaines galleries de mine sont devenues de véritables poubelles : piles, bouteilles etc. Par endroit, c'est du pillage en règle pour que les autres ne puissent pas récupérer d'échantillons.
Ah on se retrouve, naturel/artificiel, face aux chauve-souriteux. Comme notre terrain de jeux est plus réduit en artificiel, on les supporte encore plus mal. Sans me faire dire ce que je n'ai pas dit, j'aspire à l'équité; laisser aller des bestioles là où moi je ne peux plus aller... ça met en rogne.
L'enfer c'est les autres !
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Pour rebondir sur le sujet, il existe bien des associations dans le milieu, défense du patrimoine souterrain ou autre, mais elles ont été systématiquement écarté de cette opération de même que les assocs "histoire et archéologie" des arrondissements concernés.
Je suis membre d'une association bien implantée sur Paris et nos demandes de participation se sont heurtée à une fin de non-recevoir.
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Rton a écrit:
Pour rebondir sur le sujet, il existe bien des associations dans le milieu, défense du patrimoine souterrain ou autre, mais elles ont été systématiquement écarté de cette opération de même que les assocs "histoire et archéologie" des arrondissements concernés.
Je suis membre d'une association bien implantée sur Paris et nos demandes de participation se sont heurtée à une fin de non-recevoir.
Je me souviens avoir plaidé le cas de ces bénévoles qui s'étaient sentis écartés, avec plusieurs organisateurs que je connaissais par ailleurs.
Tous m'ont répondu, avec une apparente et convaincante sincérité que je ne mets pas en doute, que le numerus clausus imposé par toutes sortes de contraintes et d'autorités administratives avait obligé à des choix restrictifs parfois douloureux.
Evidemment, dans ce choix, les membres des structures fédérales d'appartenance des organisateurs ont dû être privilégiées.
Le renouvellement de telles expériences devrait permettre à davantage de personnes et de profil de "profiter" de ces manifestations, pour le contentement du plus grand nombre et pour le bien des sous sols.
Reste à trouver des bénévoles volontaires pour démarcher les autorités, monter les projets, trouver les partenaires, organiser les tâches, faire la communication, ....
Et là, il y a souvent moins de monde
Dernière modification par BTH (06/08/2008 16:48:48)
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BTH a écrit:
Tous m'ont répondu, avec une apparente et convaincante sincérité que je ne mets pas en doute
** Moi si. C'est une différence essentielle
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