Bonjour,
j'ai participé au stage initiateur de début d'année dans le Vaucluse et l'accent à été mis sur le fait que le début d'une corde ne se fixe jamais sur une sangle seule.
Il faut impérativement doubler ce point avec la corde elle-même.
Or je reviens d'un stage d'escalade en terrain d'aventure ou j'ai appris avec stupéfaction que nos collègues grimpeurs eux se contentent gaillardement d'une malheureuse sangle autour d'un arbre pour faire leurs "relais".
Ok leurs cordes sont dynamiques, mais leur facteur de chute lui peut allègrement dépasser le facteur 1. Une belle chute un peu au-dessus du relais doit certainement occasionner de beaux chocs à la sangle.
Est ce nous, spéléo, qui pèchons par excès de prudence ou eux qui prennent des risques?
Que voici une question intéressante !
Qu'on pourrait traduire par "à outils identiques, principes et pratiques différents"
Mais les outils sont-ils vraiment identiques ?
Tu signales toi-même que les grimpeurs utilisent des cordes dynamiques, et nous des statiques. De même, on peut considérer qu'une sangle utilisée sur des troncs d'arbre est moins sujette à usure que sous terre...
C'est vrai qu'en spéléo, on considère qu'une sangle, comme un spit, ne constitue pas un amarrage utilisable seul. Elle peut être usée, avoir déja encaissé des chocs, mal nouée... Donc à doubler.
D'aucuns hurleront au dogmatisme de l'EFS. Très bien ! En tout cas probablement pas le camarade que j'ai vu chuter cet été (de quelques centimètres !) à cause de son noeud de sangle mal fichu qui s'est défait quand il s'est pendu sur son descendeur...
Même pas mal : il y avait une seconde sangle.
Chacun est libre de donner à sa vie la valeur qui lui convient.
RL
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Bonjour Jean-Marc,
Comparons ce qui est comparable. L'escalade peut en bien des points être comparée à la spéléo (par exemple au relais les ancrages (quelqu'ils soient) sont doublés (en tout cas dans les règles d'équipement actuelles).
Le terrain d'aventure est déjà une pratique bien particulière qu'on pourrait peut-être comparer à la première en spéléo : les règles sont bcp moins bien établies et en tout cas pas les mêmes pour tout le monde ; tu dois faire avec ce que t'as sur toi ; personne ne repassera peut-être là après toi ......
Et puis souvent en terrain d'aventure tu trouves un gros paquet de sangle autour des arbres servant à faire les relais. Là où c'est effectivement un peu différent c'est dans le cas où tu as consciencieusement amené avec toi de la sangle (neuve) pour équiper ou rééquiper des relais, dans ce cas il est effectivement admis en escalade de ne pas la doubler.
Comme l'as dit Rémy notre utilisation des sangles en général est bien différente. Peut-être que si nous n'utilisions les sangles que sur des arbres nous nous autoriserions de ne pas les doubler en tête de corde en considérant que les arbres ne peuvent les user. D'ailleurs nous appliquons ça aux cordes que nous attachons directement autour de l'arbre et sans les doubler. Nous ne sommes finalement pas si éloignés que ça de nos amis amateur de graines.
Amitiés spéléos
Sylvain
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Salut.
Il faut regarder aussi le type de sangle selon l'activité. En escalade, je n'utilises quasi que des sangles cousues (2200daN), ou éventuellement quelques sangles nouées à demeure dont je suis sur que le noeud ne bouges plus, alors qu'en spéléo, j'ai des dyneemas (dont on ne connait toujours pas le viellissement) ou des sangles dont on refait souvent le noeud dans l'AN. Mes sangles de spéléo sont donc moins fiables que celles d'escalade, donc doublées si leur rupture entraîne un risque. Par ailleurs, en escalade, il y a toujours quelqu'un qui reste au relais et peut donc surveiller comment il travaille, alors que quand tu es tout seul dans un P50, pour voir le noeud ou l'usure de ta sangle 40m plus haut...
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Tintin a écrit:
sangles dont on refait souvent le noeud dans l'AN.
Ca c'est un truc que je ne fais plus jamais; peut-être à tort ?
Je confectionne une cravate sur l'AN. J'ai un trop mauvais souvenir d'un noeud de sangle fait sur une sangle passant dans une lunule, où j'ai pesté un bon quart d'heure après celui qui avait eu cette bonne idée (en fait c'était moi). C'est vrai qu'une cravate fait perdre un facteur 4 sur la tenue d'un anneau mais si on utilise un anneau cousu, on ne perd plus rien dans le noeud.
Avis des experts !
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C'est une chaîne , les gars. Elle vaut ce que vaut son maillon le plus faible. Tout cas est particulier. Une sangle, d'accord, mais sur quel A.N. ? Avec quoi au bout ? Sur quel type de fractionnement ? Avec combien de corde au-dessus ? Quelle corde ? etc...
Je pense qu'il vaut mieux enrichir les techniques minimalistes de l'escalade avec celles de l'EFS lorsqu'elles sont applicables (il y en a). On peut remercier messieurs Marbach, Rocourt et j'en oublie ainsi que les gens de l'université de La Tronche qui on experimenté, quantifié et sécurisé la technique alpine telle que nous la connaissons actuellement. Le fait est qu'à l'époque, les normes UIAA étaient un peu en décalage et ne s'occupaient pas vraiment de la spéléo. Je pense que les normes EFS n'en rajoutent pas et doivent être non pas suivies aveuglément comme un dogme, mais utilisées comme un outil incontournable qui nous permet de réaliser le but de toute sortie, à savoir rentrer à la maison. Il y a quelque chose de très important dans l'enseignement de l'EFS, c'est la quantification du risque à priori, avant d'agir, y compris du risque subjectif, et l'adoption d'une marge de sécurité qui en découle. Quand nous sortons du trou pour remonter dans nos véhicules, nous courrons beaucoup plus de risques, car nous rentrons dans un monde, celui de la circulation, où cette éthique n'existe pratiquement pas, quand elle n'est pas tabou.
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